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La non-dualité radicale, alias néo-advaita, amène parfois les pratiquants dans une sorte de "nuit de l'âme", vers la dépersonnalisation, vers la déréalisation du monde, en réalisant l'illusion du moi, de l'idée d'être séparé des autres et du monde des objets. Cet état inconfortable est passager et est utilement encadré par des guides qui sont déjà passés par là. La déstabilisation peut être importante : Puisque tout est "cela", pourquoi comparer, choisir de manger un fruit sain plutôt que pourri ; si vraiment on ne distingue rien dans l'unité, comment vivre? Payer son loyer ? Aller bosser ? Elever ses enfants ? Vivre avec son conjoint ? Certains ont poussé le curseur jusqu'à l'indifférentiation. Evidemment c'est incompatible avec une vie sociale façon occidentale. En Inde, ça passerait, et ça passe comme on peut voir, certains babas vivants sur des tas d'ordures pour bien montrer la relativité des choses.

En fait, si le processus de découverte de notre Soi (ou Non-Soi) émerge naturellement, sans drogue en particulier, la dépersonnalisation se produit dans une joie de l'unité avec tout ce qui est. Un sentiment de béatitude et de perfection est vécu, bien loin des sentiments de dépersonnalisation isolés qui peuvent être vécus dans l'angoisse existentielle. La pure conscience que nous sommes est libre des tribulations rattachées à la nature du corps, elle est vécue comme éternelle, invulnérable, infinie avec un grand bonheur d'avoir retrouvé notre essence oubliée pour un temps. Ce n'est pas un sentiment d'étrangeté comme Freud avait vécu dans une sorte d'attaque de panique, mais au contraire celui de rentrer à la maison, enfin ! Ce vécu hautement positif nous envahit, et non la peur de nos pertes de repères. Nous pourrions dire en non-dualité, il y a un constat de l'inexistence de la personne, du personnage mais pas sa destruction, son anéantissement, sa balkanisation, aussi simplement qu'en regardant une branche sur le chemin, prise un instant pour un serpent, on s'aperçoit qu'il n'en est rien. Non, cette illusion de "personne" est vécue seulement comme une fonction facultative, interface relationnelle sociale, bien pratique, mais qui ne résume pas notre nature essentielle, laquelle est telle magnificence, tel bonheur que nous avons l'impression d'avoir gagné au Loto cosmique. Bien loin des sentiments d'angoisse de dépersonnalisation que vivent certains sujets dont la structure cérébrale favorise cette expérience sur un mode souffrant, border-line, ce qui reste exceptionnel.

Dans un état naturel non-séparé, si la souffrance atteint ce corps-ci, c'est vécu sans être concerné "personnellement" ; on fait le nécessaire pour en établir un diagnostic et un traitement si possible, sans rajouter des peurs et des espoirs illusoires. Ce qui est, non corrigé!

Finalement, tout se joue dans ceci : conserver un semblant de croyance en l'ego ou pas? Une individualité apparente ou pas? A noter que ce vécu émergent n'est pas sous notre contrôle ; c'est l'énergie qui se déploie ici ainsi. Nous n'avons pas le choix du programme de l'éveil, pour ainsi dire. Certains sages non-dualistes comme Jeff Foster, après avoir approfondi l'effacement de la dualité individuelle dans une sorte de conscience transcendante vide, Parabrahman, en sont revenus résolument et prêchent maintenant le respect de la manifestation de la Vie Divine, et donc des limites qui peuvent sembler apparaître, telle celle de l'individu et de l'ego, du sens de la séparation. Le tout est de ne pas y croire. C'est tout : ne pas s'identifier à son ego, ce sens de la séparation. Se réaliser comme une manifestation unique de l'Absolu, là pour interagir avec ses semblables, vague unique qui joue avec les autres vagues en étant consciente d'être l'eau océanique. Alors on peut conserver un comportement compatible avec la vie sociale, rigoler avec les amis autour d'une bonne bouffe etc... Pas d'affolement donc si vous cheminez vers le dépouillement de soi, le dépassement de l'ego. Il s'agit juste de le détrôner du siège d'imperator et le mettre premier ministre pour gérer la logistique mondaine !

En somme, être capable de plonger ses racines dans la non-dualité transcendante (apparemment) et vivre en surface la joie de la manifestation, la lila divine, "de ce jeu éternel d'un enfant dans un jardin éternel". Eclatez-vous mes soeurs et frères spirituels ! Vous n'êtes pas ici pour foncer vous mettre dans une caverne pour rester en nirvikalpa samadhi, ni rentrer au monastère vous flageller pour le péché originel ! Tout cela n'est qu'un mauvais rêve, promus par des partisans du pouvoir sur l'autre !

et pour expliciter cela une vidéo de l'excellente chaîne "Buddha at the gas pump". https://youtu.be/BDTGO-tqzUk?si=q910VC3lMZDu1N8I. Vidéo en anglais, mais sous-titrable en français. (commentaires, roue dentée)

Jessica Eve y décrit avec sensibilité et profondeur comment elle a vécu cette dépersonnalisation profonde, puis en est revenue, en quelque sorte à contre courant de ce qu'elle croyait un moment utile de faire, sur les conseils d'advaitins radicaux ; ce que nous croyons tous utile de faire, non? Les non-dualistes que je connais sont des bons vivants, joyeux et primesautiers. Simplement, leur coeur se nourrit à la source de l'Être et même la mort ne les fait plus pleurer. Ils appliquent un "carpe diem" absolu.

Jessica parle aussi de Tim Freke : en voici un dialogue de quelques minutes entre eux, justement sur le juste rapport entre l'individu et le tout :

https://youtu.be/PXuspvqQUBY?si=5EOaUmunBalaBIL5

Remarque liminale : celles et ceux d'entre vous qui ont un sentiment d'identité, un ego faible, mal délimité déjà, qui ne savent pas trop qui ils sont, avec une personnalité pusillanime, craintive, timide des interactions sociales sont invités à renforcer leur ego dans un premier temps : un ego bien fort se dépasse mieux, s'identifie et donc se désidentifie mieux qu'un ego non-fini, qu'une personnalité réservée, inhibée, réprimée par une éducation excessive. Autrement dit, passez par le psy, le développement personnel, "se faire mousser", bomber le torse, s'affirmer, communiquer positivement, alors on saisit mieux ce qu'il faut dépasser comme fausse interprétation des faits. Et ce d'autant plus qu'il ne s'agira pas de tuer l'ego, mais d'en voir l'inexistence, impersonnellement. Au passage je rappelle qu'en vérité, il n'y a que des processus, des réflexes égotiques, mais personne derrière le volant, chef de ces mécanismes. Cela semble paradoxal en matière de non-dualité de renforcer d'ego apparent dans un premier temps mais c'est bien reconnu parmi les sages non-dualistes d'expérience.

Enfin, celles et ceux d'entre vous, souhaitant cheminer sur ce "non-chemin" de l'ici et maintenant, et qui ont déjà des expériences border line de déréalisation, dépersonnalisation, soit spontanément, ou à la suite de la prise d'hallucinogènes, devraient TOUJOURS ÊTRE SUIVIS PAR UN GUIDE SPIRITUEL QUALIFIÉ qui puisse les aider rapidement dès qu'elles ou ils se sentiraient perdus, paumés, déstabilisés excessivement et en souffrance par leur pratique spirituelle et dans le doute, ils devraient s'abstenir d'une approche aussi radicale. Une psychothérapie de soutien est parfois très utile dans ces cas limites et certains psy se sont spécialisés dans l'assistance aux chercheurs spirituels en souffrance du fait de leur déstructuration intérieure sans doute prématurée puisqu'elle ne s'accompagne pas de sentiment de joie immense. Avec les visio internets, vous devriez pouvoir trouver ces thérapeutes sur la vaste toile.  Ces aspects au vécu négatif sont un blocage du processus qui aboutit naturellement à une joie de l'unité retrouvée avec tout ce qui est.

Un chercheur assidu, que j'ai accompagné voici de nombreuses années dans le chemin spirituel, devenu "trouveur éclairé" peut maintenant aider les personnes cassées par la dépersonnalisation et angoisses liées à la dilution du moi d'autant qu'il est thérapeute intégratif de métier. Son approche est justement de restaurer l'équilibre entre le lac impersonnel et la personne renouvelée, qui, après s'y être baigné, voire diluée, comme une statue de sel plongeant dans l'océan du Non-Être, se trouve née de nouveau, riche d'une nouvelle dimension :

MICHAËL ABITBOL

Thérapeute | Coach | Mentor
"l'Art d’Être Soi"  Approche Intégrative

Sa présentation :"Après plus de 20 ans à cheminer au sein des traditions spirituelles d'orient et d'occident j'ai complété m'a vision de l'intégralité de l'expérience humaine en étudiant les courants de la psychothérapie et les approches d'accompagnement visant à une structuration saine de la personnalité. J'ai observé sur mon chemin comment de nombreux cheminants et cheminantes sincères ne possédaient pas une structuration d'un moi assez fort et que certaines avaient des failles identitaires et des traumas qui n'étaient pas résolus et dont le chemin spirituel, voir non duel n'allaient pas les aider, mais au contraire élargir et encore trop destructurer un psychisme qui demandait avant tout de retrouver de l'homogénéité. Comme le disait Arnaud Desjardins "Avant de n'être rien il faut avoir été quelqu'un", il me parait fondamental aujourd'hui de passer par un travail de thérapie, pour libérer les charges émotionnelles du passé, développer sa personnalité pour la rendre saine et harmonieuse afin de vivre une vie équilibrée dans le monde et avec ses proches. Et ensuite, oui, si ce socle est solidement enraciné sentir l'appel des hauteurs et des profondeurs du Soi, mais pas au détriment du Moi, faire que le Soi prenne en charge le Moi, sans le renier, et que le Moi se mette avec joie au service du Soi.

En ce sens je propose des accompagenements individuels (en présentiel sur Nice ou par visio) sur la base d'une perspective éveillée et en prenant en considération les différentes facettes de votre vie incarnée. Si vous rencontrez des problématiques dans votre cheminement, des besoins de structuration, de clarification, d'accompagnement thérapeutiques pour libérer vos blessures, vous pouvez compter sur moi, n'hésitez pas, avec joie."

TEL. 06 20 44 31 57
www.michael-abitbol.com